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26/03/2009

Réunion publique à Villejuif le 8 avril !!!

Ce n'est pas à nous de payer LEUR crise !

Le Capitalisme est en crise: les gouvernements donnent des milliards aux banques et au patronat pour sauver ce système et ne donnent que des miettes aux travailleurs, les vrais victimes de cette crise. Ca suffit, stop aux plans de licenciements !
Les investissements doivent servir à l'emploi, pas aux profits !

Nos revendications visent à répondre aux besoins de la population qui ne doit pas payer les pots cassés de cette crise globale du système.

Rendez-vous Mercredi 8 avril, 20h, Salle Maurice Cardin (Passage du Moutier) pour discuter, débattre ... Une alternative au capitalisme est possible et nécessaire !

Parmis nous seront présentes deux personnalités du NPA

Daniel BENSAID
(co-auteur avec olivier Besancenot de « Prenons Parti pour un socialisme du XXIè siècle » ,
auteur d'un article sur la crise dans le hors série de Politis à lire ICI)
et Omar SLAOUTI
(tête de liste aux européennes, membre de la commission NPA quartier populaire dont le travail est ICI).

17/03/2009

Journée de mobilisation nationale unitaire

jeudi 19 mars 2009 à 14h

Lieu :Place de la République


Journée de mobilisation nationale unitaire

Trajet / parcours : départ 14h République en direction de Nation

13/03/2009

Déclaration commune de 12 organisations de gauche pour la manifestation du 19 mars



La victoire des Guadeloupéennes et des Guadeloupéens en appelle d’autres : FACE A SARKOZY ET AU MEDEF AMPLIFIONS LA MOBILISATION

90.000 chômeurs de plus le mois dernier, 350.000 supplémentaires déjà pronostiqués par les statistiques officielles, pas une semaine sans l’annonce de nouveaux plans de licenciements…
Chaque jour qui passe confirme l’ampleur et la gravité de la crise qui pèsent sur la population à commencer par les salariés du public et du privé, les chômeurs et les retraités.

Chaque jour qui passe confirme aussi le danger qu’il y aurait à laisser se poursuivre la mise en œuvre des choix du gouvernement actuel qui, loin de combattre les racines de cette crise, continue au contraire de l’alimenter, continue de nous la faire payer et s’enfonce dans une dérive autoritaire pour imposer ses choix !

L’argent, par milliards d’euros, continue de circuler à sens unique : tout pour les financiers et les grands patrons, les miettes pour le monde du travail !
Les robinets sont grands ouverts pour éponger les pertes des Caisses d’Epargne et des Banques populaires sur les marchés financiers spéculatifs et financer leur fusion en nommant un PDG sous contrôle de l’Elysée. Ils le sont encore pour renflouer les groupes automobiles en les laissant continuer à licencier et à développer le chômage partiel (20 000 suppressions d’emplois annoncées !). Mais ils sont fermés pour l’université et la recherche, l’hôpital et la santé, le logement social, les salaires et les retraites, l’ensemble des services publics.

Cela suffit ! C’est socialement intolérable, économiquement inefficace et politiquement inadmissible.

Ce n’est pas au monde du travail, à la population de payer la crise ! La journée du 29 janvier comme le mouvement aux Antilles, en Guyane et à la Réunion portent clairement ce message et l’exigence d’un changement de cap, notamment sur les questions des salaires, de l’emploi et des services publics.

Les mobilisations imposent de premiers reculs au gouvernement.

Nous saluons la victoire des Guadeloupéens notamment sur l’augmentation de 200 euros pour les bas salaires et sur les mesures contre la vie chère. Nous saluons le mouvement à l’université qui a obtenu le gel, pour deux ans, des suppressions de postes d’enseignants-chercheurs.

Plus légitime que jamais, l’exigence de choix politiques, économiques, écologiques et sociaux différents grandit dans le pays, en Europe et dans le monde. Elle conteste et combat les logiques de la mondialisation capitaliste, les appétits de profits et de rendements financiers exorbitants et la mise en concurrence basée sur le dumping social et fiscal.

Des mobilisations importantes continuent de se déployer et de se renforcer. C’est vrai dans l’université, la recherche, la santé, la poste et d’autres secteurs publics. C’est vrai dans de très nombreuses entreprises privées où les plans de licenciement, de chômage partiel et de compression salariale frappent quotidiennement. Tout cela confirme le besoin d’unité pour construire le rapport de force le plus large.

Si la grève en Guadeloupe a fini par être entendue, la surdité du Président de la République, du gouvernement et du Medef à l’égard des revendications que la journée d’action unitaire du 29 janvier et les grèves dans l’ensemble des Antilles et à l’ile de la Réunion ont portées, continue.
Dans ces conditions, les organisations syndicales ont unanimement confirmé la tenue d’une grande journée de grèves et de manifestations le 19 mars prochain.

Conscientes que l’unité est une force essentielle face à l’obstination gouvernementale et patronale, comme le montre le mouvement des Antilles, les organisations de gauche signataires de ce texte appellent à soutenir et à amplifier ces mobilisations, à réussir le 19 mars une très grande journée de protestation et de propositions, plus forte encore que celle du 29 janvier.
Elles souhaitent contribuer, dans la diversité de leurs positions, à amplifier dans ces mouvements, le débat et l’action sur les nouveaux choix politiques alternatifs aux logiques actuelles nécessaires et utiles pour répondre aux mobilisations sociales.

Cela concerne notamment l’opposition aux suppressions d’emplois et à la précarisation, dans le privé comme dans le secteur public, l’augmentation des salaires, du SMIC, des minimas sociaux et des retraites ; la défense et le développement des services et de l’emploi publics ; la réorientation des richesses du pays vers le développement de productions et de services susceptibles d’engager notre pays dans un tout autre mode de développement fondé sur la satisfaction des besoins sociaux dans le respect des équilibres écologiques.

Signataires : Les Alternatifs, le NPA, le PCF, le PCOF, Gauche Unitaire, le Parti de gauche, le PS, le MRC, La Fédération, la Coordination nationale des collectifs unitaires (CNCU), Alternative Démocratie Socialisme (ADS), Alter-Ekolos-Ecologie Solidaire.

Paris, le 12 mars 2009.

11/03/2009

Le capitalisme ? On peut comprendre que les gens n’y croient plus !

Article de Bensaid dans le HS de politis

Le capitalisme ? « On peut comprendre que les gens n’y croient plus ! », confesse Tony Blair en personne1.

Quand on cesse de croire à l’incroyable, une crise de légitimité, idéologique et morale, s’ajoute à la crise sociale. Elle finit par ébranler l’ordre politique. La crise actuelle, la crise du présent, n’est pas une crise de plus, qui s’ajouterait à celles des marchés asiatiques ou de la bulle Internet.

Crise de foi

C’est une crise historique - économique, sociale, écologique - de la loi de la valeur, une crise de la mesure et de la démesure. La mesure de toute chose par le temps de travail abstrait est devenue, ainsi que Marx l’annonçait dans les Manuscrits de 1857, une mesure « misérable » des rapports sociaux. « Les deux crises économique et planétaire ont un point commun, constate Nicholas Stern, auteur en 2006 d’un rapport sur l’économie du changement climatique. Elles sont la conséquence d’un système qui n’évalue pas les risques que son fonctionnement génère, qui ne tient pas compte du fait qu’il peut aboutir à une destruction supérieure au bénéfice immédiat qu’il procure et sous-estime l’interdépendance des acteurs 2. » La logique de la course au profit – du « bénéfice immédiat » – est en effet à courte vue. Et la « concurrence non faussée » est aveugle à « l’interdépendance » systémique.

Un nouveau Bretton Woods ? Une gouvernance mondiale ? L’Union européenne n’a même pas été capable de mettre sur pied une Autorité des marchés financiers à l’échelle continentale, ni de s’entendre sur une définition commune des paradis fiscaux ! Dès octobre 2008, Laurence Parisot s’est empressée de préciser que l’État doit jouer son rôle en volant au secours de la finance, mais se retirer dès que les affaires auront repris leur cours lucratif. En clair, de socialiser les pertes avant de reprivatiser les profits. Après avoir admis que l’Etat est seul capable dans l’immédiat de « sauver l’économie et les banques », Jean-Marie Messier, ressuscité du purgatoire, s’empresse d’ajouter qu’il « faut prévoir de refermer le parapluie une fois la tempête passée » : l’Etat ne devrait être qu’un « passager de la pluie »3 !

Le plan de relance gouvernemental reporte le coût de la crise sur les travailleurs et les contribuables. A la veille du congrès de Reims, Martine Aubry faisait mine de découvrir que « s’attaquer à ceux qui ont utilisé le système sans s’attaquer au système lui-même est inopérant »4. Mais le Parti socialiste se contente aujourd’hui d’un contre-plan « équilibré » de mieux disant social sans aucune mesure radicale dans le sens d’un nouveau partage des richesses à l’avantage du travail : rien sur la nationalisation du système bancaire et la création d’un service public de crédit, rien sur une réforme fiscale radicale, rien sur une réorientation de la construction européenne.

« S’attaquer au système lui-même », ce serait s’attaquer au pouvoir absolu du marché, à la propriété privée des grands moyens de production et d’échange, à la concurrence de tous contre tous. Le libéral Nicolas Baverez lui-même définit la banque comme un « bien public de la mondialisation » : « Du fait de leurs caractéristiques, elles ont la nature d’un bien public5. » On s’attend à ce que, conformément à cette « nature », ce bien public revienne à une gestion publique sous contrôle public. Mais pour Baverez, l’Etat devrait au contraire assurer aux banques une « immunité illimitée » pour les pertes et une assurance tous risques pour les profits. S’attaquer au cœur du système, ce serait adopter un bouclier social pour protéger les travailleurs des conséquences de la crise. Il faudrait pour cela briser le carcan des critères de Maastricht et du pacte de stabilité, rétablir le pouvoir politique sur la Banque centrale européenne, abroger le Traité de Lisbonne, réorienter radicalement la construction européenne en commençant par l’harmonisation sociale et fiscale, et en initiant un réel processus constituant. Il faudrait au moins exiger, l’abrogation de l’article 56 du traité de Lisbonne interdisant toute restriction aux mouvements du capital financier ; et l’abrogation de la « liberté d’établissement » de l’article 48 qui laisse au capital la possibilité d’aller où les conditions sont le plus favorable et aux institutions financières la liberté de trouver asile où bon leur semble.

« Ce sera long »

S’il s’agit bien d’une crise systémique annonçant la fin d’un mode d’accumulation, les mesures de relance conjoncturelle auront un effet limité. Une sortie de crise débouchant sur l’émergence d’un nouvel ordre productif et d’un nouveau régime d’accumulation ne relève pas de la seule économie. Elle exige de nouveaux rapports de forces, de nouveaux rapports géopolitiques, de nouveaux dispositifs institutionnels et juridiques. Si la crise de 1929 fut « celle de l’émergence américaine », de quelle émergence la crise actuelle est-elle grosse ? D’une émergence chinoise ? D’une organisation multipolaire d’espaces continentaux ? D’une « gouvernance mondiale » ?

Alors qu’on invoque la nécessité d’un nouvel ordre monétaire mondial et de réponses globales, Giscard d’Estaing lui-même reconnaît que « la gestion économique de la crise en Europe est devenue durant la crise plus nationale qu’elle ne l’était avant son déclenchement » et que « les instruments d’intervention sont essentiellement nationaux »6. La crise accuse en effet les différences nationales et libère des tendances centrifuges. Au nom d’une « nécessaire correspondance des espaces économiques et sociaux », Emmanuel Todd se fait le champion d’un « protectionnisme européen »7 dans le but de « créer les conditions d’une remontée des salaires », afin que l’offre crée à nouveau sur place sa propre demande. La question n’est pas de principe ou de doctrine. Protéger ? Mais protéger quoi, contre qui, et comment ? Si l’Europe commençait par adopter des critères sociaux de convergence en matière d’emploi, de revenu, de protection sociale, de droit du travail, et par harmoniser la fiscalité, elle pourrait légitimement adopter des mesures de protection, non plus des intérêts égoïstes de ses industriels et financiers, mais des droits et des acquis sociaux. Elle pourrait le faire de manière sélective et ciblée, avec en contrepartie des accords de développement solidaire avec les pays du Sud en matière de migrations, de coopération technique, de commerce équitable, sans quoi un protectionnisme de riche aurait pour principal effet de se décharger sur les pays les plus pauvres des dégâts de la crise. Imaginer qu’une mesure de protection douanière entraînerait mécaniquement une amélioration des conditions sociales européennes, comme si elle était techniquement neutre dans une lutte des classes exacerbée par la crise, est une grosse naïveté : les travailleurs auraient les inconvénients des tracasseries bureaucratiques et frontalières sans les avantages sociaux. Un tel protectionnisme ne résisterait pas longtemps, à son impopularité dans l’opinion, ou bien il ne tarderait pas à basculer dans une « préférence nationale » (ou européenne) chauvine.

Refonder le capitalisme ou le combattre

À les entendre, les gouvernants d’hier et d’aujourd’hui, de droite et de gauche auraient tous et toujours dénoncé la folie systémique des marchés. La dérégulation n’a pourtant pas été le fait de la fameuse main invisible, mais de décisions politiques et de mesures législatives. C’est sous le ministère socialiste des finances de Pierre Bérégovoy qu’a été conçue, dès 1985, la grande dérégulation des marchés financiers et boursiers en France. C’est un gouvernement socialiste qui, en 1989, a libéralisé les mouvements de capitaux en anticipant sur une décision européenne. C’est le gouvernement Jospin qui, en privatisant plus que les gouvernements Balladur et Juppé réunis, a rendu le capitalisme français accueillant aux fonds d’investissement spéculatifs. C’est un ministre socialiste des finances, Dominique Strauss-Kahn qui a proposé une forte défiscalisation des fameuses stock-options, et c’est un autre ministre socialiste des finances, Laurent Fabius, qui l’a réalisée. C’est un Conseil européen à majorité social-démocrate qui a décidé en 2002 à Barcelone de libéraliser le marché de l’énergie et l’ensemble des services publics, de repousser de cinq ans l’âge de la retraite, et de soutenir les fonds de pension. C’est la majorité du Parti socialiste qui a approuvé la sacralisation de la concurrence gravée dans le projet de Traité constitutionnel européen de 2005. C’est encore elle dont le vote a permis l’adoption du Traité de Lisbonne confirmant la logique libérale de la construction européenne.

Pour les sauveteurs du Titanic capitaliste, la tâche s’annonce rude. Un nouveau New Deal ? Un retour à l’Etat social ? C’est oublier bien vite que la déréglementation libérale ne fut pas un caprice doctrinaire de Thatcher ou de Reagan. C’était une réponse à la baisse des taux de profit entamés par les conquêtes sociales de l’après-guerre. Après 1973, « l’incapacité des politiques keynésiennes relancer l’activité ouvre le champ à une surprenante contre-révolution conservatrice », rappelle Robert Boyer8. Revenir à la case départ, ce serait retrouver les mêmes contradictions. « Réguler sans transformer n’est pas régler », ironise fort à propos Jean-Marie Harribey.

Après la crise de 1929, il fallut, pour redistribuer les cartes de la richesse et de la puissance, et pour amorcer une nouvelle onde expansive, rien moins qu’une guerre mondiale. La mise en place d’un nouveau mode d’accumulation et l’amorce hypothétique d’une nouvelle onde longue de croissance supposent de nouvelles hiérarchies planétaires de domination, un redécoupage des nations et des continents, de nouvelles conditions de mise en valeur du capital, une transition du système énergétique. Un tel remue-ménage ne se résout pas à l’amiable entre chancelleries, sur le tapis vert, mais dans les luttes sociales et sur les champs de bataille. La crise, c’est bien, comme l’écrit Marx ; « l’établissement par la force de l’unité entre des moments [production et consommation] promus à l’autonomie ».

Ce n’est – vraiment - qu’un début

« La crise financière n’est pas la crise du capitalisme. C’est la crise d’un système qui s’est éloigné des valeurs les plus fondamentales du capitalisme, qui a, en quelque sorte, trahi l’esprit du capitalisme. Je veux le dire aux Français : l’anticapitalisme n’offre aucune solution à la crise actuelle », martelait Nicolas Sarkozy dans son discours de Toulon. Le message est clair : l’anticapitalisme, voilà l’ennemi. Le président y est revenu, lors de son intervention au colloque sur la refondation du capitalisme, organisé à son initiative le 8 janvier 2009 par le Secrétariat d’Etat à la prospective : « La crise du capitalisme financier n’est pas celle du capitalisme. Elle n’appelle pas la destruction du capitalisme, qui serait une catastrophe, mais sa moralisation ». Il a reçu en la circonstance le vigoureux renfort de Michel Rocard : « Il faut commencer par cela : nous voulons sauver le capitalisme. » Ces déclarations de guerre sociale tracent une ligne de front entre deux camps. Discuter entre possédants des moyens refonder, réinventer, moraliser le capitalisme, ou bien lutter avec les exploités et les dépossédés pour le renverser : il faut choisir.

Personne ne saurait prédire à quoi ressembleront les révolutions futures. Du moins existe-t-il un fil conducteur. Ce sont bien deux logiques de classes qui s’affrontent. Celle du profit à tout prix, du calcul égoïste, de la propriété privée, de l’inégalité, de la concurrence de tous contre tous, et celle du service public, des biens communs de l’humanité, de l’appropriation sociale, de l’égalité et de la solidarité.

Politis, spécial crise hors série, mars avril 2009.

28/01/2009

Tous et Toutes en grève le 29 janvier !

La crise économique amplifiée par la crise financière internationale touche durement une grande partie des salariés dans leurs emplois et leurs revenus. Alors qu’ils n’en sont en rien responsables les salariés, demandeurs d’emploi et retraités, en sont les premières victimes. Elle menace l’avenir des jeunes, met à mal la cohésion sociale et les solidarités ; elle accroît les inégalités et les risques de précarité. Surmonter cette crise implique des mesures urgentes d’une autre nature que celles prises par l’Etat et les entreprises, pour être au service de l’emploi et des rémunérations.

C’est pourquoi, les organisations syndicales (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, SOLIDAIRES, UNSA) appellent les salariés du privé et du public, les chômeurs et les retraités, à une journée nationale de mobilisation interprofessionnelle le 29 janvier 2009 : elle donnera lieu dans tout le pays à des grèves et des manifestations.

Elles appellent à agir massivement et interpeller les responsables gouvernementaux, les responsables patronaux et les employeurs pour :

  • défendre l’emploi privé et public ;
  • lutter contre la précarité et les déréglementations économiques et sociales ;
  • exiger des politiques de rémunérations qui assurent le maintien du pouvoir d’achat des salariés, des chômeurs et des retraités et réduisent les inégalités ;
  • défendre le cadre collectif et solidaire de la protection sociale ;
  • des services publics de qualité qui assurent en particulier tout leur rôle de réponse aux besoins sociaux et de solidarité.
Ils nous mettent à la porte, ils nous mettent à la rue...
PRENONS LA!

Y'en a marre cliquez ici





18/12/2008

NPA - commission écologie



Le succès de la première rencontre nationale du NPA consacrée à l’écologie a montré une prise de conscience importante et en progrès concernant les conséquences politiques de la crise écologique au sein gauche radicale.

Il s’agit désormais pour le NPA de franchir un cap supplémentaire et de s’affirmer comme un parti anticapitaliste qui intègre la critique écologiste du mode de production capitaliste et des errements des ex-sociétés du "socialisme" bureaucratique.

L’ampleur de la crise écologique provoquée par le productivisme capitaliste, conjuguée aujourd’hui à la crise économique, met désormais en danger des millions de vies humaines, et en premier lieu celles des populations les plus pauvres. L’heure n’est plus à faire de l’écologie un supplément d’âme, une revendication parmi d’autres, mais bien d’en reconnaitre la transversalité. En effet, nulle question sociale ne peut être appréhendée sans en saisir la dimension écologique, qu’il s’agisse d’emplois, de choix industriels ou de services publics ; notre écologie doit donc enrichir notre projet émancipateur..

La prise en compte de la question écologiste par la droite et la gauche sociale-libérale conduit le plus souvent à faire reposer sur les plus pauvres les conséquences des dégradations environnementales comme celles de la crise sociale. Le NPA ne sera crédible que s’il sait articuler ces deux dimensions, que s’il arrive à répondre à l’urgence environnementale comme à l’urgence sociale. Il le sera d’autant plus s’il parvient à nouer des liens solides et durables avec les courants et les mouvements de l’écologie radicale. Il devra pour cela impulser des mobilisations de masse sur les questions écologistes et nourrir les mobilisations sociales d’une conscience écologiste.

Cela implique de formuler un plan d’urgence liant ces deux aspects de la crise, mais aussi d’articuler la nécessité de réponses immédiates et d’un projet d’ensemble à moyen et long terme. Autrement dit il s’agit que les travailleurs et les populations s’approprient un véritable programme transitoire social et écologiste, notamment autour des problèmes de changements climatiques, de la santé, pour une agriculture paysanne et une pêche artisanale respectueuses des équilibres environnementaux, ou encore pour la sortie du nucléaire. Ce projet à moyen terme doit affirmer la nécessité de la planification démocratique, c’est-à-dire la maîtrise collective de l’appareil de production, afin de viser sa profonde réorientation, ce qui nécessite la remise en cause du caractère sacré de la propriété privée capitaliste. En effet le NPA doit aujourd’hui être capable de répondre aux questions : qui produit, qu’est-ce qu’on produit, pourquoi et pour qui on produit, où et comment on produit, et qui décide ? Notre écologie est intrinsèquement liée à une visée radicalement démocratique. Pour se réapproprier nos vies, nous devons nous réapproprier notre environnement.

Un tel projet nécessite, au-delà de la lutte quotidienne, de créer un nouvel imaginaire politique, qui écarte le productivisme et le consumérisme, qui promeuve d’autres modes de vie, car c’est aussi à travers la vision d’une autre société que nous pourrons disputer l’hégémonie à l’écologie libérale. La gravité de la crise environnementale va accélérer la prise de conscience des dangers qui menacent la planète et l’humanité. Dans ce contexte, le NPA doit proposer un projet politique qui donne une perspective sociale et écologiste et être un outil qui impulse les luttes sur ces terrains.

Alors, tous ensemble, militants et militantes du NPA, retroussons nos manches pour construire un parti anticapitaliste radicalement écologiste. Pas de socialisme sans écologie, pas d’écologie sans socialisme !

06/11/2008

Obama, analyses des élections américaines



Dans un pays dont l’histoire est marquée par le rejet de la minorité noire, l’esclavage, la ségrégation, les discriminations, la victoire de Barak Obama est vécue comme une victoire symbolique majeure contre le racisme. Une page se tourne. Cette victoire marque aussi le puissant discrédit qui frappe l’équipe sortante au pouvoir, celle de Bush. Malgré les gesticulations pour s’en démarquer, Mac Cain incarnait la continuité d’une politique usée jusqu’à la corde, antisociale et belliciste. Nous nous félicitons de la claque magistrale que les républicains viennent de recevoir. La puissante volonté de changement dans un pays qui se trouve au cœur de la crise qui secoue le capitalisme a nourri une mobilisation populaire extrêmement forte sur le terrain électoral. Mais l’avenir n’en sera pas pour autant rose pour les travailleurs états-uniens. Barak Obama, c’est le candidat qu’a choisi une grande partie de la classe possédante et des milieux d’affaire de ce pays pour prendre des mesures de sauvetage du capitalisme et de leurs intérêts. Signe qui ne trompe pas, jamais aucun candidat n’avait levé autant d’argent pour sa campagne. Son parti, le parti démocrate, c’est un des deux partis du système et aucune mesure favorable aux travailleurs ne figure à son programme. Nous souhaitons que la liesse populaire ouvre la voie à la résistance face à la politique que va mettre en œuvre Obama, à la mobilisation pour imposer des mesures sociales face à la crise et le retrait immédiat des troupes américaines d’Irak et d’Afghanistan.

Le 5 novembre.

02/11/2008

Au nom de la crise...





Au nom de la crise, dérégulation accentuée.

Autant les milliards d’euros coulent à flots pour les établissements financiers et les spéculateurs, autant c’est la portion congrue pour les salariés.

La troisième étape du « plan anti-crise » de N. Sarkozy n’est qu’un pétard mouillé qui souligne la volonté du gouvernement de faire payer la crise au monde du travail.

Au-delà du discours racoleur, ce qui marque surtout c’est l’indigence des propositions et la relance de la dérégulation du marché du travail. Rien sur les licenciements collectifs et les plans sociaux qui tombent dans le secteur de l’automobile, de la vente par correspondance, du bâtiment, par exemple ; aucune remise en cause des 30 000 suppressions d’emplois dans la Fonction publique en 2009.

Par contre, main dans la main, N. Sarkozy et le MEDEF mettent à profit la crise économique pour transférer sur le budget de l’état le coût des emplois supprimés par le MEDEF, en relançant une mesure autrefois décriée, les contrats aidés.

Priorité marquée pour les CDD et pour une loi autorisant le travail le dimanche : avec beaucoup de cynisme, N. Sarkozy met à profit la dégradation de l’emploi, la baisse du pouvoir d’achat de millions de personnes, la hausse du chômage pour détruire un peu plus les garanties collectives et les droits sociaux.

Interdiction des licenciements, 300 euros net d’augmentation pour tous, pas de revenus inférieur à 1500 euros net, c’est l’urgence sociale pour laquelle il faut se mobiliser dans l’unité.

Le 28 octobre 2008.

25/10/2008

Débat "Crise financière, qui va payer?"

organisée par le comité NPA Villejuif


lundi 27 octobre 2008 à 19h30

lieu :
Maison des Associations
(entrée par l'arrière)
54 rue Jean Jaurès
Villejuif (94)
Métro Paul-Vaillant-Couturier



Il y a plus d’un an maintenant que la crise a éclaté, et elle se diffuse depuis comme une traînée de poudre, sans que l’on sache où elle va s’arrêter. Reste à savoir qui va payer la facture ?

Cette crise structurelle du système remet en cause les fondements du capitalisme néo-libéral. L'accumulation sans fin de capitaux qui menace la société aujourd'hui n’est pas une dérive du capitalisme "déréglementé" mais le cœur même de son fonctionnement.

Face à la crise, la politique antisociale de nos gouvernants s'accélère :

- recul du pouvoir d’achat et explosion des licenciements ;

- maintien du plan de saccage de l’hôpital public ;

- accélération de la contreréforme de l’État avec 30 600 postes de fonctionnaires supprimés ;

- démantèlement de la fonction publique ; mais pourtant de nouvelles aides, exonérations de charges et d’impôts pour les patrons.

Inacceptable !
Mais cela peut changer... Venez discuter des résistances que nous pouvons organiser :

° Il faut interdire tous les licenciements en prenant sur les profits accumulés pendant des années.

° Une hausse immédiate des salaires, des pensions et des minimas sociaux de 300 euros nets ! aucun revenu en dessous de 1500 euros. Face à l'inflation menaçante, il faut aussi l'indexation automatique des salaires sur les prix et le contrôle populaire sur les grands groupes de la distribution !

° Nous devons exiger la levée du secret bancaire pour faire toute la lumière sur les circuits spéculatifs, savoir qui s'enrichit et qui profite. Nous devons empêcher une poignée d'hommes de décider du sort de millions d'autres.

° Il faut mettre en place un service public bancaire non pas en nationalisant les pertes mais en expropriant les banques sans indemnités ni rachat, pour les faire fonctionner sous le contrôle des salariés et de la population.

Alors, ensemble, débattons, rencontrons-nous, organisons-nous et inventons nos propres moyens d’actions pour combattre cette société inégalitaire et liberticide, pour changer notre quotidien, pour construire notre avenir !

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"Prendre en tenailles les revenus financiers" de Husson

Une interview de Michel Husson, membre du conseil scientifique d’Attac (Rouge n°2270).

● Comment sortir du dilemme entre laisser plonger les banques, au risque d’aggraver la crise au détriment des salariés, et les sauver, en faisant payer le coût de ce sauvetage par ces mêmes salariés ?

Michel Husson – Le seul moyen d’éviter ce dilemme serait une nationalisation intégrale des banques et des assurances. Il ne s’agit pas de surenchère, mais d’une réponse cohérente. Des « nationalisations », ils en font, mais elles se limitent à des prises de participation partielles et elles sont conçues comme provisoires. Ces injections d’argent public ne serviront qu’à accélérer les restructurations et, en fin de compte, à rétablir le profit des banques sur le dos des contribuables. Pour vraiment « ouvrir les livres de comptes », consolider les créances croisées, faire le tri, ne pas se faire refourguer des titres pourris, empêcher les fuites, il faut placer l’ensemble des banques sous contrôle public. Les repentis de la libéralisation n’ont plus que le mot « régulation » à la bouche. Mais les règles seront contournées, comme elles l’ont toujours été, si elles ne sont pas imposées directement. Il faut évidemment soutenir des mesures comme l’interdiction des paradis fiscaux, mais on ne peut pas faire confiance aux autorités monétaires internationales pour réguler durablement la finance. Cette nationalisation devrait déboucher sur la création d’un pôle financier public, parce que le crédit et l’assurance relèvent du service public. La crise a démontré que la finance privée conduit à la catastrophe sociale. Reste à réhabiliter l’idée d’un crédit public, ce qui suppose d’instaurer une gestion démocratique mettant le crédit au service des priorités sociales.

● Peux-tu détailler ta proposition de « bouclier social » ?

M. Husson – Les travailleurs ne sont pas responsables de cette crise, qui a été au contraire rendue possible par le détournement de richesse au bénéfice des rentiers. Il serait intolérable qu’ils paient les pots cassés, uniquement pour que les entreprises puissent continuer à verser des dividendes. L’idée de « bouclier social » est un moyen d’affirmer cette exigence. Elle consiste à geler les dividendes à leur niveau actuel et à les transférer à un fonds de mutualisation. Ces sommes pourraient être utilisées, dans des proportions à discuter démocratiquement, au maintien du revenu des chômeurs et au financement de la Sécurité sociale, des budgets sociaux et des services publics : l’interdiction des dividendes financerait ainsi l’interdiction des licenciements, comme cela avait été proposé dans le livre Supprimer les licenciements. Les sommes potentiellement concernées sont de 90 milliards d’euros : c’est 5 % du PIB, exactement la même proportion que les 700 milliards de dollars prévus par le plan Paulson aux États-Unis.

● Comment articuler ces propositions avec une bataille à plus long terme sur les salaires ?

M. Husson – Il faut prendre en tenailles les revenus financiers en les ponctionnant directement d’un côté, et en augmentant les salaires de l’autre. Dans l’immédiat, il faut mettre en avant l’idée de l’échelle mobile des salaires, autrement dit, leur indexation sur les prix, de manière à défendre le pouvoir d’achat. C’est une mesure d’urgence minimale. On pourrait la préciser en proposant que l’on retire les aides publiques aux entreprises qui ne s’y conformeraient pas. Certes, ces aides publiques devraient être supprimées à terme, mais ce dispositif aurait l’avantage de permettre un contrôle des salariés, auxquels reviendrait la fonction d’évaluer la progression du pouvoir d’achat. La période qui s’ouvre avec la crise doit conduire à radicaliser les alternatives autour de la notion de contrôle sur la manière dont on éponge les effets de la crise. Il faut s’appuyer sur le sentiment d’injustice par rapport à des mesures qui n’ont d’autre but que de sauver la mise des responsables du désastre. Nationalisation et contrôle répondent à cette inquiétude et représentent, en même temps, des incursions dans la propriété privée qui peuvent donner un contenu anticapitaliste à la défense immédiate contre les effets de la crise.

21/10/2008

La crise, le NPA, l’écosocialisme... par Jennar


C’est la crise ! Mais, si on y réfléchit un instant, c’est tout le temps la crise ! Avons-nous connu depuis 30 ans des périodes où ce n’était pas la crise ?

Et même avant. Je suis né au début de ce qu’on a appelé « les Trente glorieuses ». Mais elles étaient glorieuses pour qui ? Pour les mineurs dont on fermait les charbonnages ? Pour les ouvriers de la sidérurgie dont on fermait les usines ? Pour tous les autres qui ont du attendre le plus grand mouvement social de l’après guerre, Mai 68, pour recevoir enfin quelques miettes des profits engrangés par le patronat ?

Et même quand, soi-disant, ce n’est pas la crise. Quand les taux de croissance montent. Quand les entreprises font des profits. C’est quand même la crise pour celles et ceux qui subissent les fusions-acquisitions, les restructurations, les délocalisations, les dérégulations, les suppressions d’emplois dans des boites qui font pourtant des bénéfices.

Et enfin, pour des millions de gens qui, quand ils ont payé leurs charges, n’ont que 50 euros par mois pour se nourrir, n’est-ce pas, et depuis longtemps, la crise tous les jours ?

La vérité, c’est que le capitalisme, c’est la crise. C’est un système qui génère les crises. Il y a des crises financières, des crises économiques, des crises sociales, des crises alimentaires, des crises sanitaires, des crises écologiques. Et chaque fois, au nom de ces crises, le capitalisme impose ses solutions, des solutions qui maintiennent les inégalités, des solutions qui entretiennent l’exploitation, des solutions qui protègent l’accumulation des profits par un petit nombre. Et quand la crise ne suffit pas, il fait la guerre. Rappelez-vous ce que disait Jaurès : « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ». Là où le capitalisme ne peut exploiter en toute liberté, il provoque la guerre. Bien des guerres en Afrique qu’on nous présente comme des guerres civiles ou tribales sont en fait des guerres provoquées par le capitalisme. La guerre en Irak est une guerre du capitalisme.

En 1991, lors de l’effondrement de l’empire soviétique, le discours dominant a consacré l’échec du communisme. Nul ne peut nier que le capitalisme d’Etat, bureaucratique et policier, a échoué à réaliser l’idéal communiste. Mais cet échec nous condamne-t-il à nous résigner au capitalisme ?

N’est-ce pas le moment de dire haut et fort aux capitalistes : quel est votre bilan ? Quels sont, pour le plus grand nombre, les résultats du capitalisme ?

Quand près de trois milliards d’humains n’ont pas accès au savoir, aux nouvelles technologies et aux nouveaux savoir-faire qui pourraient améliorer leur niveau de vie, quand deux milliards de personnes n’ont pas accès aux médicaments essentiels, quand un milliard et demi de gens vivent avec quatre-vingt dix centimes d’euro par jour, quand un milliard de personnes souffrent de la famine, quand un milliard d’adultes dont deux tiers sont des femmes sont analphabètes, quand plus de 150 millions d’enfants n’ont pas accès à l’école primaire, dont la moitié sont des filles, quand 44% de la jeunesse du monde en âge de travailler sont au chômage, quand, dans une Europe si riche, il y a 50 millions de pauvres et 18 millions de chômeurs, n’est-on pas en droit de demander : capitalistes où est votre succès ?

Le capitalisme a bénéficié, avec les dérégulations massives décidées au niveau mondial comme au niveau européen, d’une liberté comme jamais il n’en avait connu depuis le 19e siècle. Et voilà son bilan. Certains vous diront. : « Vous vous trompez. Regardez en Chine, depuis qu’ils sont passés à l’économie de marché, 400 millions de Chinois sont sortis de la pauvreté ». Ils oublient de dire qu’un milliard de Chinois sont restés dans la pauvreté. Parce que, fondamentalement, c’est cela le capitalisme : c’est l’organisation de l’inégalité ; c’est l’exploitation de la majorité par un petit nombre.

Face à cette réalité, on observe deux comportements. Il y a ceux qui considèrent que le capitalisme fait partie de l’ordre naturel des choses et que la crise d’aujourd’hui n’est qu’un dérapage de mauvais capitalistes qu’il faut punir pour revenir au bon capitalisme, que la démocratie libérale et l’économie de marché, sont le moins mauvais de tous les systèmes, comme le disait avant hier soir sur France 2 le ministre des finances de Belgique.

Ceux-là, on les trouve à droite, bien entendu, au centre évidemment, mais également, à gauche. Ce sont en effet des sociaux-démocrates qui, à partir des années 80, en France comme dans le reste de l’Europe, ont accompagné et très souvent initié ce qu’on appelle la mondialisation, cette transformation du monde en un marché global où la puissance publique s’efface devant les acteurs économiques et financiers, où les humains sont traités comme des marchandises soumis aux lois d’une concurrence qui doit être libre et non faussée. La loi de déréglementation financière est une loi du PS. L’Acte unique européen et le traité de Maastricht, proposés par Jacques Delors, sont l’œuvre des sociaux-démocrates. La gauche plurielle partage avec onze autres gouvernements sociaux-démocrates la responsabilité de la stratégie de Lisbonne et des décisions de Barcelone sans lesquelles le démantèlement des services publics et du droit du travail n’aurait pas été possible. Et on a trouvé à la direction du PS les plus ardents défenseurs du traité constitutionnel européen préparé sous la direction de Giscard d’Estaing. Les mêmes souhaitent aujourd’hui ardemment qu’entre en vigueur ce copié collé du TCE qu’est le traité de Lisbonne pourtant rejeté par le seul peuple qui ait pu s’exprimer, les Irlandais.

Face à ces libéraux de droite et de gauche auxquels s’ajoutent ceux qui les suivent pour ne pas perdre les mandats que leur accorde l’alliance avec le PS, il y a ceux qui sont convaincus que le capitalisme n’est pas l’horizon indépassable de l’humanité. Ceux qui ne se résignent pas à voir le drapeau de la révolte tomber des mains de Rosa Luxemburg dans celles de Ségolène Royal.

On les trouve parmi celles et ceux qui ont fait campagne et ont soutenu le non de gauche au TCE. On en trouve parmi celles et ceux qui ont soutenu l’un ou l’autre des cinq candidats à la gauche du PS lors des présidentielles de l’an passé. Et on en trouve même, je tiens à le dire tout de suite, parmi les femmes et les hommes qui ont apporté leur voix au PS ou aux Verts. Faute de mieux à leurs yeux. Et au-delà de celles et ceux qui accompagnent ou soutiennent un parti politique, on en trouve parmi ces dizaines de milliers de gens qu’on appelle parfois des non encartés, altermondialistes, anti-nucléaires, écologistes, décroissants, faucheurs volontaires, militants des droits humains dont le grand rassemblement du Larzac, en août 2003, fut pour beaucoup, un moment fondateur.

C’est à ces femmes et ces hommes qui ne se résignent pas au capitalisme que la LCR offre une perspective. Moi qui ne suis pas membre de la LCR, qui n’appartient pas à la culture politique née de 1917, - ma culture politique, elle puise dans 1793 et 1871 et chez l’homme massacré en août 1914, au Café du Croissant à Paris - qui suis un de ces non encartés, je tiens à le souligner ici avec force : la décision de la LCR de se dissoudre pour se fondre dans un mouvement politique qui la dépasse, qui embrasse à la fois la question sociale et la question écologique et qui s’ouvre à toutes celles et ceux qui partagent ce projet écosocialiste, c’est une décision sans précédent dans l’histoire du mouvement ouvrier français.

Nous sommes, j’en suis convaincu, des millions à rêver d’une gauche qui ne se renierait pas chaque fois qu’elle arrive au pouvoir, d’une gauche qui affirmerait sans complexe : « oui, il y a eu et il y a encore des exploiteurs et des exploités », d’une gauche qui reconnaît la réalité de la lutte des classes même si la composition des classes et les formes de la lutte ont changé. Nous sommes des millions qui n’acceptons pas le capitalisme comme une fatalité. Nous sommes des millions à vouloir une alternative. Cette alternative, si nous le voulons tous ensemble, avec le NPA, elle est maintenant possible.

Nous sommes à la tâche. Et nous sommes nombreux. Nous sommes riches de nos diversités, de nos cultures politiques respectives, de nos expériences et aussi de la fraîcheur et de la créativité de celles et de ceux qui n’ont pas d’expérience, si ce n’est celle de leurs premiers pas dans la vie et de leurs premières confrontations avec le capitalisme.

J’ai qualifié le projet que nous portons d’une expression nouvelle dans le vocabulaire politique : écosocialisme. Qu’entendons-nous par là ?

On part d’un constat : le capitalisme exploite les humains et la terre. Il est à l’origine de la question sociale et de la question écologique. Comme l’a si bien observé François Chesnais, Marx déjà constatait que « la production capitaliste ne se développe qu’en épuisant les deux sources d’où jaillit toute richesse : la terre et le travailleur » (Le Capital, p.182). Et Chesnais a très justement déploré que « la pensée critique se réclamant du marxisme a été terriblement déficiente sur le plan des rapports à la nature ».

Une approche écosocialiste, cela signifie satisfaire les besoins sociaux de manière écologique. Et la satisfaction écologique des besoins sociaux ne peut se réaliser ni par des voies autoritaires, ni par des voies fiscales.

Seule la délibération démocratique peut présider à la définition des choix. Ce qui implique de revisiter la démocratie pour en faire ce que, déjà, Jaurès appelait de ses vœux : un outil révolutionnaire.

Mais le danger immédiat qui nous guette, c’est le traitement capitaliste des problèmes écologiques. Un capitalisme vert est en cours d’élaboration. On en a vu des prémisses avec le Grenelle de l’Environnement et les multiples taxes envisagées par le gouvernement. C’est faire payer par le plus grand nombre le coût des dégâts écologiques provoqués par les profits de quelques-uns. Ce sont les solutions avancées par la droite, mais aussi par les sociaux-libéraux, par les Verts et par tous ceux qui refusent d’accepter que la course au profit est à l’origine de la destruction de l’environnement avec ses conséquences pour la santé, pour la préservation de la biodiversité, pour le maintien des grands équilibres et pour la survie même de la planète dans l’état où les générations précédentes nous l’ont léguée.

C’est un immense chantier qui s’ouvre devant nous. C’est notre volonté de saisir à bras le corps le double impact social et écologique du capitalisme. Aucune solution n’est durable si elle se contente d’aménager le système. C’est bien là que se trouve la justification de notre démarche anticapitaliste. Au regard de ce que nous voulons entreprendre, nous pouvons faire beaucoup plus que de la politique. Nous pouvons écrire une page d’histoire.

Raoul Marc Jennar est membre d’un comité des Pyrénées orientales et animateur du mouvement altermondialiste. (Intervention faite au meeting NPA 66, à Perpignan, le 18 octobre 2008

Qui va payer la crise ? de J-M Harribey


Comment analyser la gravité de la crise actuelle ?

Jean-Marie Harribey – La crise qui se déroule sous nos yeux plonge ses racines dans la structure même du capitalisme néolibéral qui s’est imposé depuis 30 ans. Le maître mot fut la restauration des profits, aux dépens des salaires, qui ont nourri une consommation extravagante des classes bourgeoises et des placements grâce à des produits financiers de plus en plus nombreux et sophistiqués, dont l’utilisation était d’autant plus aisée que le crédit était abondant. Mais les plus-values boursières ne peuvent durablement se développer que sur fond de plus-value croissante extorquée aux travailleurs.
Comment interpréter les réponses à la crise des différents gouvernements des grandes puissances capitalistes ?

J.-M. Harribey – Aujourd’hui, les États-Unis et l’Europe sont largement dans une impasse. Les États-Unis, cœur du capitalisme globalisé, voient l’insoutenabilité du mode d’accumulation éclater. Une dépense intérieure structurellement supérieure aux ressources produites en interne a conduit à un endettement colossal. Et le bouclage macroéconomique, assuré par l’injonction « Un job ne vous suffit pas, prenez en deux ! Deux ne vous suffisent pas, endettez-vous ! », était durablement intenable. Ce modèle n’est pas remis en cause le plan Paulson, qui se borne à renflouer les banques sans contrepartie, et qui sera financé par emprunt sur… les marchés que l’on dit défaillants. Sans doute, des fonds souverains seront preneurs des bons d’État, sous peine de voir leurs propres avoirs en dollars dévalorisés. Mais la spirale de l’endettement se poursuivra. Quant à l’Europe, elle se révèle incapable de coordonner une action, sauf pour appeler à « poursuivre énergiquement les réformes structurelles » (Ecofin, 7 octobre). Rien de plus logique de la part d’une Union européenne antidémocratique, qui veut « améliorer la flexibilité du travail et la mobilité », en oubliant les belles promesses sur la sécurité.
Y a-t-il de grandes différences entre les États-Unis et l’Union européenne ? Jusqu’où peuvent-ils aller dans la régulation des marchés financiers ?

J.-M. Harribey – Les gouvernements, tant aux États-Unis qu’en Europe, ont annoncé la couleur. Les nationalisations des banques, auxquelles ils ont dû se résoudre, ne seront que temporaires. Sans pression populaire forte, aucun rouage essentiel du capitalisme financier ne sera remis en cause, notamment la libre circulation des capitaux. L’enjeu est de savoir qui va payer la crise. En partie, les riches, si la pression sociale monte. Sinon, les couches pauvres et moyennes. Dans tous les cas, un gros risque pour le Sud, à cause de la hausse des prix des matières premières et de l’alimentation, et du fait du renvoi aux calendes des mesures écologiques efficaces.
Quelles pistes alternatives ?

J.-M. Harribey – Au niveau de la finance : rétablir des contrôles stricts sur les mouvements de capitaux, notamment par des taxes ; interdire la titrisation et les marchés de produits dérivés ; supprimer les paradis fiscaux et placer tout le secteur bancaire sous contrôle public. Au niveau social : inscrire dans les Constitutions que le supplément de richesse qui va aux travailleurs (salaires, temps de travail, protection sociale, besoins sociaux, etc.) ne soit jamais inférieur aux gains de productivité ; instaurer un revenu maximum, au-delà duquel une fiscalité progressive drastique soit appliquée ; et faire de la souveraineté alimentaire pour tous les peuples un droit fondamental. Au niveau de l’écologie : instaurer un débat démocratique pour que tous les éléments essentiels à la vie (air, eau, ressources non renouvelables, climat, connaissances, etc.) soient considérés comme des biens publics inaliénables, dont toute dégradation devra être prévenue ou réparée par des taxes spécifiques ; et mettre en chantier un programme d’énergies renouvelables en Europe. À ces conditions, qui ouvrent la voie à un dépassement du capitalisme, la lutte pour l’émancipation humaine pourra se poursuivre. Marx, on le sait, est enterré à Londres. Gageons que les gourous de la City et de Wall Street doivent cauchemarder ou bien le lire en cachette.